Nom D’Une Sucette – Nouvelle Version

Nom d’une sucette – Nouvelle version
Dialogues Interdits, ou les conversations subversives et légères de deux personnages abordant tous les sujets sexuels, même les plus tabous. Une série d’histoires complètes, dont les épisodes peuvent se lire dans n’importe quel ordre.
Un nouvel épisode chaque samedi matin à 9 H et chaque mercredi soir à 20 H.

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— C’est quand même dingue. Ne pas pouvoir manger une glace tranquillement sans se faire dévisager par chaque mec qui passe !
— Ça ne te plaît pas ?
— Ça me gêne. Un regard de temps à autre, je ne dis pas. Là… puis ce sont des œillades trop explicites. Je les préfère plus discrètes.
— Explicites ou non, ça ne change rien. Qu’est-ce que tu crois ? Même un type qui ne regarde que tes yeux, au fond de lui il n’a qu’une envie c’est te dévêtir et t’écarter les jambes.
— Eh bien, je préfère quand c’est un peu moins clair dans sa tête.
— C’est pour ça que tu ne donnes que des coups de dents dans ta glace ?
— Oui, ça gâche le plaisir et ça met la misère à mon émail.
— T’avais qu’à pas prendre un long cornet à deux boules. Perso je préfère les cornets pépites de chocolat en cône à trois boules.
— Pour que ça fasse moins suggestif ?
— Non ! Ça je m’en fous. Je suis plus gourmande que toi, c’est tout.
— Oui, je le vois bien. Tu donnes des coups de langues, de lèvres… tu dégustes ta glace comme tu lécherais des couilles. En te balançant du qu’en dira-t-on.
— N’ai-je pas raison ?
— Possible ! D’autant que tu le fais naturellement, pas par provocation. J’aimerais bien être comme toi.
— Rien ne t’en empêche. D’ailleurs je suis étonnée : la drague et le cul tu aimes plutôt bien, non ?
— J’aime de façon plus glamour. Je ne pensais pas qu’on ferait un tel effet.
— Deux minettes dans la rue, ça se remarque sans plus. Deux jolies minettes en robes, il y a déjà plus de têtes qui se tournent.

Mais alors jolies minettes plus robes, plus soleil estival, plus lac Daumesnil, plus glaces égal combo explosif. La formule mathématique qui tue. Ce soir, nous serons toi et moi dans l’esprit de tous ces hommes qui s’imagineront avec leurs engins dans nos gorges.
— Oh arrête ! Tu vas me couper l’appétit.
— Ce ne sont jamais que des fantasmes… rien de bien méchant. Les pensées ne sont pas des actes.
— J’aime autant. Sinon on aurait déjà subi un viol collectif ! Je préfère chasser ces pensées et finir ma deuxième boule tranquillement.
— Dommage ! Je te l’aurais volontiers mangée.
— Toi tu ne manges pas… tu suces.
— Une glace est faite pour ça. Comme une sucette. J’ai toujours adoré, glaces comme sucettes.
— Signe précurseur, diraient les mauvaises langues.
— Je ne suis pas une mauvaise langue… hem ! Dans tous les sens du terme. Pour tout dire, depuis toute petite je me tape glaces et sucettes comme une vraie cochonne. Et quand je dis cochonne, il faut comprendre : comme une mal élevée, pas comme une coquine.
— Une mal élevée ?
— Ma gourmandise a toujours été impulsive. Tu me donnes une sucette, je te la lais disparaître en une minute. À pleine bouche, en aspirant, en enfournant, en faisant tourner ma langue… , ça faisait marrer les grands. Quand je suis devenue ado, ça a commencé à créer une certaine gêne. Et naïve comme j’étais, je n’ai pas tout de suite compris pourquoi. Aussi « simple et sage » que dans la chanson de Brassens. Au bout d’un moment, ça m’a quand même fait tilt. Le jour où une copine m’a tout expliqué.
— Ce qui t’a donné envie de déguster tes glaces et sucettes… autrement ?
— Autrement, non. J’ai toujours sucé glaces et sucettes comme on suce une bite et des couilles, c’est juste qu’avant je l’ignorais. Ce qui a changé, c’est mon regard. Quand j’avais un cornet sous le nez, je ne voyais plus le cornet. J’imaginais… ce que tu as deviné. Et quand c’était un méga cornet à quatre boules, j’imaginais un plan à trois, et ma langue passait d’une paire à une autre.
J’avais presque envie de demander au marchand « deux paires » à la place de « quatre boules ».
— Ce qui se passe dans la tête d’une fille est vraiment incroyable.
— La gourmandise m’a appris des trucs sans même que je m’en rende compte. Par exemple, tu vois ces énormes sucettes en forme de bâton ? Au fur et à mesure qu’on les consomme, ça diminue. Au début ça fait dans les vingt centimètres, puis dans les quinze, les dix…
— Tu veux dire que ça t’as habitué à toutes les tailles ?
— C’était ça le plus fou. Comme tu le sais, j’ai commencé la baise sur le tard… même si je me suis largement rattrapée ensuite. À dix-huit ans, je continuais à me taper ma sucette hebdomadaire et à en venir à bout comme une libertine hors pair… alors que j’étais encore vierge, tant du haut que du bas !
— À cet âge cette friandise devait être ton fantasme de la semaine…
— Et comment ! Quand la sucette était entière je me disais que je suçais un gros black. Puis un prof de sport trentenaire. Puis un adolescent. J’arrêtais juste de sucer vers la fin, quand la taille devenait celle d’un sexe d’. Là, je balançais ce qui restait, car le fantasme devenait malsain. Les premiers temps c’était un petit jeu, sans plus. Je voyais la pipe comme un truc qui ne se faisait pas, car réservée aux prostituées ou aux actrices pornos. Puis, comme plusieurs copines m’ont confié qu’elles le faisaient, je me suis dit que je le ferai sûrement aussi, et qu’en attendant je m’exerçais. Que lorsque je m’y mettrais, je ferais tomber tous les hommes dans les pommes.
— Et quand est-ce que tu as commencé ?
— Immédiatement à ma première fois, puis à toutes les suivantes. C’est devenu une de mes activités favorites, j’aimais encore plus sucer que faire l’amour. Les garçons n’avaient jamais vu une fille pareille ! Au début, c’était confus : j’avais l’impression de sucer une glace quand je suçais un sexe. Les mecs adoraient. Et puis un soir, un garçon m’a dit que je le faisais trop rapidement, comme une affamée.
C’est grâce à lui que je me suis améliorée. Les autres ne m’ont pas aidée ! Ils se contentaient de souffler, gémir et éjaculer en deux ou trois minutes.
— Ils auraient dû te dire. Tu y allais trop fort.
— Trop vite, trop fort… à aspirer et astiquer comme si ma vie en dépendait, comme si je voulais n’en faire qu’une bouchée. J’ai eu confirmation d’une copine. Elle m’a dit que sucer ainsi ferait de moi une bonne candidate pour des films pornos, sûrement pas pour faire plaisir aux garçons. Ça m’a un peu remise à ma place.
— Ça ne t’a pas donné la vocation ?
— Alors là certainement pas. Par contre, ça m’a donné de super bonnes bases.
— Ha ha ha ! Les bonnes bases pour la bonne baise !
— Bref, je me suis enfin mise à prendre en compte la personne entière, et pas uniquement le sexe. Je suis devenue attentive aux réactions, à ce que le garçon préférait. J’ai appris à faire languir, accélérer au bon moment, ralentir, faire semblant, cajoler, embrasser, humidifier. Là on était complètement sorti du monde de l’alimentaire, ça n’avait plus rien à voir. Ou presque. J’ai même découvert le plaisir de la fellation sans éjaculation.
— Parce que tu as débuté par la fellation AVEC éjaculation ?
— Avec les premières poignées de bites que j’ai eu sous le nez, oui. Je pompais à fond, il jouissait dans ma bouche et j’avalais. Mon tout premier pénis dans la bouche a été aussi mes premiers jets de sperme dans la bouche et mes premières déglutitions. Déformation alimentaire, je présume. Consciemment ou non, j’aimais tant les glaces que je voulais que la pipe ressemble à ce moment. Un plaisir intense, fou et rapide, et après coup la sensation d’avoir quelque chose d’agréable dans l’estomac.
— Beuh… Ça va, tu as gagné…
— Quoi ?
—Termine ma glace.

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